Melingo : La renaissance du Tango…canaille !
Melingo : La renaissance du Tango…canaille !
Melingo était en concert ce 11 octobre sur la scène de la Cigale à Paris. Après avoir ravi le public de Bordeaux (le 2 mai), de Lyon (le 26 juin) et de Rennes (le 5 juillet), c’est donc sur la scène parisienne qu’il clôturait sa tournée 2012. L’occasion pour le public d’apprécier à nouveau son tango « canaille » et sa voix rocailleuse rappelant un certain Paulo Conte ou encore un Nick Cave.
Le Tango de Melingo…
Melingo qualifie d’ailleurs lui même sa musique de proto-tango. Ses chansons évoquent des rêves éveillés, des images de cinéma et des romans d’aventures. Son dernier album Corazon y hueso, (Un cœur et un os), sorti en novembre 2011, raconte des histoires insolentes, sous forme de rêves éveillés, de tangos quelquefois et de polars imprégnés de la vie des bas-fonds (bajofondos) de Buenos Aires.
Parlant de ses influences, Melingo raconte que sa première rencontre était avec la musique classique par le biais de ses grands parents paternels italiens. Par la suite, il s’imprègne du tango et plus tard du rock, qu’il commença à pratiquer à l’adolescence. Au cours de sa carrière d’artiste, il a cherché à embrasser les trois genres musicaux.
Le parcours de Daniel Melingo
Daniel Melingo est né en Argentine en 1957 dans une famille de tangueros et de musiciens. Formé tout d’abord au conservatoire de musique de Buenos Aires, il s’oriente vers des études de musicologie et de composition à l’Université. Après quelques années passées au Brésil, pour fuir la dictature, il revient en Argentine et fait partie dans les années 80 du groupe de rock Los Abuelos de Nada (les grands pères du néant). Il passe ensuite quelques années à Madrid et y intègre le groupe punk Toreros Muertos (toreros morts), où plusieurs influences se mêlent : funk, reggae et latino.
Dans les années 90, Melingo revient au pays et y redécouvre le tango canaille, sorte de poèmes chantés en lunfardo (l’argot portègne), qu’il revisite à sa manière. Loin du tango classique, son tango parfois rêche, s’attarde comme il le dit sur les « imperfections ou impuretés » de la musique : « Le Tango est indivisible dans toutes ses manières de le ressentir » . Il parle de ces impuretés comme nécessaires dans la manière de jouer le tango, à l’image de la multitude de manières de vivre le tango.
Il revendique également la volonté de créer une ambiance dans ses tangos, en s’arrêtant dans ses paroles, sur des détails de personnages, notamment les « loosers », mais aussi dans sa musique en introduisant de nouveaux instruments comme la scie musicale ou le bouzouki (genre de luth à manche long considéré comme l’instrument national en Grèce).
S’il démarre sa carrière de soliste en 1998, son succès européen en 2004 sera en grande partie le fruit de sa rencontre avec le guitariste de Gotan Project, Eduardo Makaroff, qui lui permet de rejoindre le label de Manana sous lequel il produira son album Santa Milonga.
Discographie de Melingo
- Tangos bajos (1998)
- Ufa (2003)
- Santa milonga (2004)
- Maldito tango (2007)
- Corazón & Hueso (2011)
- Linyera (2014)
- Anda (2016)
- Oasis (2020)
Vous pourrez néanmoins découvrir ou redécouvrir l’univers du tango de Melingo, dès le printemps prochain sur les scènes de l’hexagone : Le 28 mars 2013 à Frejus (Théâtre le Forum), le 29 mars 2013 à Martigues (Théâtre des Salins), le 30 mars 2013 à Ollioules (Amphithéâtre Châteauvallon).
Vous pouvez aussi écouter cette interview de Melingo réalisée sur l’antenne de France Inter, ainsi que la vidéo de promotion « Melingo & Ramones del Tango ». Il existe par ailleurs un site officiel de Daniel Melingo mais celui-ci n’est pas très riche donc pas ou peu intéressant.
* Crédits photos et remerciements particuliers à la photographe Malgorzata Lempicka Brian pour ces superbes clichés réalisés durant le concert de Melingo à Paris à la Cigale le 11 octobre 2012.